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Optimiser l’alimentation des laitières a Optimiser l’alimentation des laitières avec la ration mélangée au silo

Après trois années d’essais, la ferme du lycée agricole de Rethel a définitivement adopté la ration mélangée, économe en temps et en argent.

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«Rapidité, simplicité, efficacité et rentabilité, plus question de faire marche arrière ! » lance Jean-Baptiste Vanham, professeur de zootechnie au lycée agricole de Rethel dans les Ardennes.

L’exploitation attenante à l’établissement a hébergé une série d’essais, construite avec Tereos et BTPL (2) début 2017, visant à jauger l’intérêt technico-économique de la ration mélangée.

La réalisation du mélange, à base d’ensilage de maïs (50 % brut), d’herbe et de pulpe de betterave, est déléguée à Tereos (prestation Pulp’mix). Seuls le foin, à préserver au sec, et le complément minéral vitaminé, oxydable, sont exclus de la préparation.

Logistique à anticiper

Le chantier de mélange ne s’improvise pas. Sont à prévoir : quatre jours de travail à Rethel, une large surface plane en dur pour gérer les matières premières et les allées et venues d’une mélangeuse et des télescopiques, ainsi qu’un tracteur pour tasser le silo. À défaut de place sur site, la manœuvre peut être réalisée sur une aire bétonnée à proximité car « il faut gérer l’afflux d’une vingtaine de semi-remorques sur quelques jours, appuie François Painvin, directeur de la ferme. La logistique est assez lourde. » Simon Le Grand, responsable produits nutrition animale chez Tereos, souligne « qu’une fois anticipé, ce n’est pas plus complexe qu’un ensilage de maïs ! ».

Avec 1 000 tonnes de mélange, l’exploitation table sur 280 jours d’autonomie pour ses 45 holsteins et 35 jersiaises conduites en système pâturant.

« Le chantier initial est important mais on est gagnant sur le reste de l’année, avance Jean-Baptiste Vanham. Il n’y a plus qu’un seul silo à gérer, soit une économie d’environ une heure quotidienne chez nous sur la préparation et la distribution de la ration. Autre avantage, ce système dispense de la présence permanente d’une mélangeuse sur place. »

En plus de la logistique, l’investissement de départ est également à anticiper. « Une économie d’échelle peut être réalisée sur l’achat des matières premières mais le besoin en trésorerie en début de chantier est important », ajoute-t-il.

Efficacité alimentaire

Sur le volet zootechnique, les résultats séduisent l’équipe pédagogique. « Les vaches conduites dans le lot ration mélangée consomment 4 % de moins que le lot témoin et produisent 4,25 % de lait en plus », se réjouit le professeur. Le taux cellulaire et la prévalence des mammites sont également réduits. « La ration s’offre une première fermentation dans le silo, présume Jean-Baptiste Vanham. Le travail du rumen est mâché. Aident également, l’absence de transition alimentaire à gérer, l’arrêt du tri par les vaches et un meilleur front d’attaque du silo qui permet de limiter les pertes et l’altération de l’aliment. »

Seul bémol apparent, la composition du lait. Le professeur signale une perte de 0,1 point de TB et de 1,3 point de TP. « Le bilan économique reste positif car cette perte de bonification et la prestation Tereos sont compensées par le gain en efficacité alimentaire, l’amélioration du statut sanitaire des vaches et l’abandon de la mélangeuse distributrice. »

Convaincue et convertie, l’équipe envisage désormais la mise en place d’une ration de base unique pour l’ensemble des animaux présents sur la ferme : génisses, bœufs et même ovins viande.

A. Courty

(1) Bureau technique de promotion laitière.

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